À l’invitation de Damien Beyrouthy dans le cadre de l’Atelier des basculements et comme première manifestation publique du projet Commune Présence, Thierry Fournier organise une semaine de workshop, rencontres et masterclass à Turbulences AMU, en 4 volets.
Commune présence regroupe des expériences de création, rencontres, résidences, éditions et expositions dans un lieu rural du Perche, visant à déployer une pratique artistique et critique en étroite relation avec un lieu et son milieu : minéral, végétal, animal et humain. Il est créé et animé par Juliette Fontaine et Thierry Fournier, artistes, auteurices et curateurices.
La réponse à l’urgence écologique et l’abandon des logiques extractivistes sont primordiales pour toutes les activités, y compris les pratiques artistiques. On constate qu’un nombre proliférant d’expositions et résidences récentes s’inscrivent dans ce mouvement et se thématisent autour de l’écologie ou du vivant. On peut alors légitimement souhaiter que cette préoccupation ne se limite pas aux enjeux ou sujets abordés par les œuvres et manifestations, mais s’étende aussi aux pratiques artistiques et curatoriales elles-mêmes, dans leur relation avec les personnes, leur environnement et les ressources concernées. Symétriquement, il est tout aussi important de questionner l’attente croissante de pratiques hétéronomes qui seraient engagées sur ces sujets. Une des libertés fondamentales de l’art est de ne pas se laisser prendre aux questions obligées.
La notion de milieu est particulièrement adaptée pour aborder cette question. On entend ce terme comme désignant tout à la fois l’espace physique, la géographie et la temporalité de la création, son contexte humain, social et relationnel, son éthique, les conditions qu’elle met en œuvre pour les personnes, comment elle peut être transmise, etc. Il semble que c’est dans ce réseau de relations qu’une pratique en art peut proposer des formes renouvelées d’ancrage et une liberté qui soit respectueuse des conditions qu’elle crée. Ces démarches sont multiples. On peut évoquer leurs échos chez Isabelle Stengers et la notion d’écologie des pratiques, Mark Fisher et son « désir post-capitaliste », la critique de l’économie contemporaine par David Graeber, Ivan Illitch et la notion de coût généralisé, les recherches de Sophie Gosselin et David Gé Bartoli sur la notion de milieu, la Coopérative des milieux, l’ensemble du mouvement Metoo, etc. Cette semaine de workshop et masterclass s’intéresse ainsi à la recherche d’un nouvel équilibre : comment les pratiques artistiques peuvent exercer leur liberté dans une grande attention à leur environnement, au sens large.
✤ 26 & 27 Fev.
Lacunes
Finalisation et exposition du film et d’une sélection d’images 3D du projet Lacunes.
Thierry Fournier
En présence de Thomas Gendre, artiste, étudiant d’Aix-Marseille Université et assistant du projet.
Durée : 1,5 journée, avec une rencontre le mardi à 18h30.
Lacunes est une série d’images 3D, impressions à l’échelle 1 :1 et films, créées à partir de photogrammétries 3D de fleurs et de végétaux. L’impossibilité de ce dispositif à restituer complètement les végétaux captés génère des manques et des interpolations formelles : un geste pictural émerge alors, à partir des limites de l’algorithme pour représenter le réel. Toutes les fleurs proviennent du même jardin, imagées au fur et à mesure de leurs floraisons. Lacunes est une des premières œuvres liées au projet Commune présence.
✤ 28 Fev.
Workshop
À partir du projet Lacunes, expérience de photogrammétrie avec les étudiant·es, autour d’objets ou espèces végétales existantes dans l’espace de l’université : recherche, collecte, sélection, création d’images, installations.